Les insectes organisés en société comme ici les abeilles sont capables de construire collectivement des nids d'une remarquable complexité. Ces productions collectives cohérentes ne pourraient exister sans une forme de coordination entre les individus. Les abeilles sont en fait des agents qui obéissent à des règles simples et n'interagissent pas directement entres elles. Il apparaît dans le cadre de ce modèle, que seuls certains enchaînements de comportements possédant des propriétés spécifiques produisent des architectures cohérentes et que l'ensemble des ces programmes appartient à un répertoire fort restreint de formes. Les architectures obtenues tendent à démontrer que pour fabriquer un nid collectif, les abeilles n'ont pas besoin de communiquer directement entres elles : elles se coordonnent à travers l'architecture qu 'elles construisent. Elles sont stimulées et réagissent aux formes géométriques qu'elles voient progressivement s'élaborer autour d'elles par leurs compagnons d'ouvrage. Parmi les activités des abeilles, la construction est certainement l'une des plus spectaculaire. La complexité des architectures qu'elles produisent est en effet spectaculaire comparé à la relative simplicité des individus.

Vers la fin des années 50, les scientifiques ont montré que, chez les insectes, incluant les abeilles, la régulation de l'activité bâtisseuse ne dépend pas directement des abeilles, mais de leur construction elle-même : l'abeille ne dirige pas son travail mais elle est guidée par lui. Ainsi, toute activité bâtisseuse d'une abeille en un point de l'espace, produisant une nouvelle structure matérielle, entraîne la création d'une nouvelle activité bâtisseuse chez les autres membres de l'essaim. Ce processus, appelé " stigmergie ", peut conduire à une coordination presque parfaite du travail collectif, donnant ainsi l'impression que l'essaim suit dans son ensemble un plan pré-défini.

Origine de la cire :

Artiste et artisane, maçonne et architecte, l'abeille cirière aligne en un bloc harmonieux des cuves hexagonales en cire, les alvéoles, qui seront à la fois berceaux des jeunes larves et grenier à miel. : ce sont les rayons de la ruche. Les abeilles ont besoin de cire pour former les rayons mais aussi les opercules, petits couvercle qui ferment les alvéoles lorsqu'il sont plein de miel ou qu'ils contiennent une larve.

Naissance de l'abeille

Les ouvrières possèdent 8 glandes cirières situées sur la partie interne des sternites des 4, 5, 6, et 7ème segment de l'abdomen. L'importance des glandes cirières varie selon l'âge de l'ouvrière.

Les glandes cirières

Elles atteignent leur maximum de développement vers le 12ème jour après la naissance et commencent à décroître à partir du 18 ou 19ème jour jusqu'à la mort de l'abeille.

Pendant cette période, les écailles de cire produites par ces glandes sont malaxées par les mandibules. L'abeille y incorpore, à ce moment, un solvant d'origine salivaire qui rend son malaxage plus aisé.

Ainsi trituré, l'écaille de cire entre dans la construction du rayon ou sert à l'operculation des alvéoles remplies de miel. La cire n'est donc pas une production végétale, mais bien une sécrétion volontaire des abeilles.

Composition et propriétés :

Cire en vue de profil

La cire est un corps chimiquement stable et ses propriétés ne varient guères au fil du temps.

Elle résiste parfaitement a l'hydrolyse et à l'oxydation naturelle et est totalement insoluble dans l'eau.

La cire d'abeille est de nature lipidique. Elle renferme des hydrocarbures saturés, des acides ou hydroxy-acide, des alcools, des pigments provenant surtout du pollen et des substances provenant du couvain.

Les 4 âges de la cire

La coloration de la cire peut se modifier en vieillissant ; c'est ainsi que la cire " vierge " est blanche. Elle brunit rapidement en vieillissant au point de devenir presque noire.

Cette coloration est provoquée par diverses substances qui se déposent sur les rayons. Ces changements de couleur n'altèrent en rien la qualité de la cire.

Production de la cire :

Les principaux facteurs qui entrent en ligne dans la sécrétion de la cire sont :
- la présence d'abeilles âgées, de 12 à 18 jours.
- une température de 33 à 36°C dans le groupe des cirières.
- une alimentation copieuse : une forte miellée facilite la construction.

En période d'abondance, la sécrétion est active ; par temps de disette, elle est nulle.

Opercules

Cependant, les abeilles peuvent construire des alvéoles et operculer leurs larves en absence de miellée en réemployant des matériaux prélevés aux rayons déjà édifiés.

Deux raisons importantes montrent le renouvellement des cires.
a) pour des raisons d'hygiène, le renouvellement annuel d'une partie des cadres est nécessaire. Les agents pathogènes, les spores et les champignons trouvent dans les vieux cadres un terrain idéal de multiplication.

b) Le renouvellement des cires permet également de lutter contre l'essaimage. A un certain moment, les nourrices manquent de jeunes larves à élever, accumulent de la graisse et si elles n'ont plus de cadres à bâtir, elles favorisent la fièvre d'essaimage.

Les rayons construits par les abeilles doivent être changés tous les 3 ans. L'apiculteur récupère la cire des rayons et des opercules, après extraction du miel, en les faisant fondre suivant différents procédés.